Ana-Belén Montero

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Début 2022 : évolution de mon chemin artistique

En ce début d’année 2022 et comme beaucoup d’entre vous certainement, je fais le bilan de l’année écoulée. Je fais une pause et me positionne sur ce moment comme s’il s’agissait d’un haut rocher qui me permettrait d’avoir une vue dégagée : d’un côté, je regarde le chemin parcouru ces derniers mois ; de l’autre côté, la brume qui recouvre le chemin à venir ne m’inquiète pas. Je suis sûre qu’elle se dissipera au fur et à mesure de mon avancement comme cela a été le cas durant toutes ces années.

Photo prise depuis ma fenêtre :-)

Aujourd’hui, je me sens en cohérence là où je suis, c’est déjà beaucoup. Car vous êtes nombreuses et nombreux à me parler de votre impression de vivre en porte-à-faux avec votre ressenti profond. Ce fut également mon cas durant pas mal d’années : moi aussi, j’ai suivi des voies que d’autres avaient tracées pour moi mais qui ne me correspondaient pas. Moi aussi, j’ai gaspillé mon temps et mon énergie dans des activités et des relations qui ne me nourrissaient pas, qui étaient parfois même toxiques. Moi aussi, j’ai choisi sur base de croyances, sur base de peurs ou d’illusions.

Depuis quelques années maintenant, j’ai choisi de suivre un chemin de création et de partage ; j’ai également choisi une vie à la campagne afin de vivre plus simplement, plus sobrement, plus en lien avec la Vie. Certaines décisions ont été le résultat de profondes réflexions. D’autres sont toujours questionnées: pourquoi créer ? Pour qui créer ? A l’heure où la plupart des lieux d’exposition en sont réduits à faire un tri parmi la population en décidant qui peut et qui ne peut pas accéder à leurs offres culturelles, cette question me semble plus importante que jamais.

Il y a quelques jours, j’ai lu un magnifique édito de Charles Sanat à ce propos, dans lequel je lisais notamment : «Il n’y a pas de bonne discrimination et si vous en acceptez une, vous accepterez toutes les autres". (https://insolentiae.com/il-ny-a-aucune-discrimination-juste-ledito-de-charles-sannat/)

Beaucoup d’artistes vous diront qu’il faut créer pour soi. Ces artistes disent faire abstraction des personnes qui verront, liront ou expérimenteront leurs œuvres. Ce n’est pas mon cas. Mon art a un but : communiquer. Pas dans le sens d’une transmission de message mais bien dans le sens de créer un canal, un lien. Je souhaite que mes créations étonnent, enchantent, interrogent, émerveillent, apportent sérénité, joie… Et cela va de soi, je m’adresse à toutes celles et à tous ceux qui le souhaitent.

Enfin, en ce début d’année 2022, je m’interroge bien évidemment : ferai-je les bons choix à chaque croisée de chemins ? Sans doute pas. Mais une chose est sûre : je continuerai à apprendre et je me connaîtrai davantage. Je serai chaque jour plus près de celle que je suis vraiment. Sur ce chemin, je me délesterai encore certainement de croyances inutiles. Et je suis certaine que je ne serai pas seule.

Avec Tamara Louis, sérigraphiste, et Axel Rons, créateur de mobilier en octobre 2021. Photo: Luc Viatour.